samedi 21 octobre 2017

L'art pose des questions. Passe-t-il au mixeur?

En 2000, au Trapholt Art Museum de Kolding (Danemark), avec son installation "Helena", Marco Evaristi pose la question du bien et du mal, en proposant aux spectateurs d'appuyer ou non sur le bouton marche/arrêt de mixeurs dans lesquels nagent des poissons rouges.

Il amène les spectateurs à se positionner face à la tentation, à  tester leur conscience concernant leur droit de vie ou de mort, mais également à se questionner sur l'art contemporain:
Peut on utiliser des êtres vivants, potentiellement destinés à en mourir, comme matériaux?
Quel est le rôle du spectateur dans la création d'une oeuvre d'art?

Accusé de cruauté envers les animaux, Evaristi, qui n'a jamais lui même mis en route un des mixeurs, a été relaxé par la justice, des experts ayant prouvé que les deux seuls poissons broyés lors du vernissage n'avaient pas souffert.

Pourtant, même si Peter Meyer, le directeur du musée, estimait qu’ « un artiste a le droit de créer une œuvre qui défie nos concepts de ce qui est bien ou mal », les mixeurs furent débranchés durant tout le reste de l’exposition.

A l’instar des très nombreuses émissions tv ou publicités aux Etats Unis, qui essaient de tout passer au mixeur pour s'amuser et tester les appareils ménagers ("does it blend?") l'art a été passé à la moulinette par le blender de la morale.

Bien ou mal? A chacun de faire ou de ne pas faire de choix, avec la liberté d'en changer.
L'important est de se poser la question...