Pour faire suite aux discussions engagées dans le cadre du cours sur l'art du graff, utilisé en partie dans la peinture collective "les murs ont des oreilles", voici deux œuvres de Banksy, spéciales dédicaces pour monsieur Delhommeau, qui est chargé de nettoyer tags et graffiti au collège.
Il faut le rappeler, il existe une grande différence entre un tag (signature en graffiti), un graffiti (inscription clandestine ou illégale, sur un support qui n'est pas prévu à cet effet) et un graff (graffiti à caractère artistique).
Dans les trois cas, il s'agit d'une dégradation au yeux de la loi: celle de la propriété privée ou du bien collectif. Nul n'a le droit de peindre sur ce qui ne lui appartient pas!
Aimeriez vous retrouver votre scooter peint en rose bonbon pendant la nuit, le dessin d'une merde sur toit du voisin sous vos yeux tous les jours, ou le mur de votre maison couvert d'insultes? Bien sûr que non!
Surtout s'il s'apparente à une vrai œuvre d'art, qu'il ne manque de respect à personne et tient compte de son environnement.
Sauf
que pour un graff de ce type, le paysage urbain est pollué par mille
tags et graffiti moches, qui parasitent les yeux et le cerveau, et qui
n'ont même pas de message à faire passer!
Ce sont des millions d'euros dépensés en nettoyage, qui seraient bien plus utiles à autre chose!
Alors comment réconcilier la liberté d'expression avec le respect de l'autre?
Sicoer et Rasko: tous les deux hors la loi!
Tagueurs ou graffeurs?
Artistes ou délinquants?
Y a-t-il vraiment une différence entre les
deux?
Quelles sont les limites?
Plutôt que la répression, certaines villes proposent des espaces d'expression libre aux graffeurs. De même, de plus en plus, les graffeurs demandent aux propriétaires des autorisations pour intervenir à tel ou tel endroit.
Certains affirment que ces démarches dénaturent cet art, dont le caractère illégal, en plus de techniques particulières, induit rapidité et montée d'adrénaline.
C'est plutôt vrai, si on reste au niveau de sa définition, mais dans la réalité ceux qui se disent "vrai" graffeurs parce qu’ils refusent ce compromis, sont ceux qui donnent la priorité à leur plaisir de l'interdit, plutôt qu'au résultat de leur intervention.
Les réels artistes graffeurs, quant à eux, font passer leur style ou leur message avant tout, et, selon les cas, interviennent sur les spots autorisés, ou dans l'endroit réellement approprié à leur propos, qu'il soit légal ou non.
A Nantes, le
"plan graff" a ainsi fait ses preuves: les graffeurs qui en respectent la charte peuvent exprimer leur talent avec une grande liberté, sans être considérés comme délinquants. Le grand public porte un autre regard sur leur travail, les graffeurs deviennent plus respectueux de cette vision nouvelle, et même lorsqu'ils s'expriment ailleurs, ils tiennent compte de ce que cela impliquera pour les gens qui auront leur peinture sous les yeux.
Bref, ils agissent en
artistes, engagés ou non, légalement ou non, mais en tout cas, acteurs d'une vie en société, où chacun respecte l'autre un peu plus.
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Graff sous le Pont Tbilissi, quai Ferdinand Favre, Nantes, "capitale verte", 2013 |